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Dento Reiki Paris
16 novembre 2014

Les concepts de croyance et d’incroyance en occident et en Asie

 

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En occident, après les invasions romaines, pendant lesquelles la culture celtico-gauloise a été en quelque sorte exterminée, puis la christianisation qui a suivi, instaurée par les lignées de tribus germaniques – Clovis, premier roi de France, était un franc (francique), c'est-à-dire un germain converti au christianisme (avant cela les germains vénéraient l’arbre du monde, symbole de l’univers – Asatru-), la domination idéologique devient l’instauration de l’alliance entre le roi (avant Clovis, les gaulois n’avaient pas de rois, on appelait roi (rix) les chefs de petits territoires ou de clans) et la création d’un pays unifié, passant d’un territoire divisé en fédérations à un royaume.

A partir de là, la façon de penser va être soumise aux dictats des pouvoirs, et l’image du monde sera celle imposée par le couple roi/ Pape qui définiront ce que le monde est. Suite à la chute du pouvoir absolu par la révolution et l’avènement de la pensée aristotélicienne, l’occident va s’installer dans une vision du monde qui oscillera en gros entre la doctrine catholique et le matérialisme. Le matérialisme étant à l’origine une philosophie imaginée par les penseurs grecs (une hypothèse). 

Actuellement le terme « croyance » est utilisé en occident comme l’était à l’époque romaine le mot « païens », désignant les gens qui ne suivaient pas la doctrine religieuse romaine. Ensuite les chrétiens ont repris le terme pour désigner et dévaloriser les non chrétiens. (Ceux qui ne partagent pas leur vision doctrinale).

A présent le mot  « croyance » est utilisé de la même façon que le mot « païen » l’était pour désigner toute façon de penser qui ne correspond à la doctrine matérialiste occidentale.

Il est utilisé pour empêcher les gens de penser par eux même, et qui pourraient ne plus suivre le dogme établi du - seule la matière existe et au-delà rien n’existe -.  La religion se charge de gérer les ouailles dans le dogme de l’irrationnel, et la « science » se charge de faire marcher droit tout individu dans la pensée du - seul la matière existe et ne cherche pas autre chose -.

Maintenant, croire ou savoir telle est la question, et l’orient n’a pas les mêmes visions ni les mêmes dictats.

La culture japonaise a gardé ses bases de la vision du monde issue du vieux shinto, qui a maintenu une façon de saisir les choses autrement que « la dogmatique en toute chose ».

Nous avons essayé de transcrire cette vision du monde en écrivant dans le cadre de l’Institut des traditions du Japon, et traduire et transcrire une vision différente de la culture ambiante dans une démarche de communication interculturelle s’avère ardu.

Nous avons pu formuler un concept qui puisse donner une idée de cette tradition, en l’appelant « la non interprétation de la réalité ».

Il s’agit d’une attitude qui ne projette rien mais observe, et qui est la conscience de base du shinto originel (et faussement attribuée au zen en occident).

Nous trouvons dans le dernier roman traduit en français de Haruki Murakami une formulation exacte de cette façon de percevoir, ce qui montre de nouveau que cet auteur redonne l’esprit  de la culture japonaise issue du shinto, sans se référer au mot mais dans l’esprit.

Il s’agit de l’histoire racontée par l’ami du héros, Haida, sur la rencontre de son père avec un personnage mystérieux, Midorikawa, dans un Onsen (bain thermal japonais).

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Onsen de la région de Oita, comme dans le livre

Le père de Haida dans sa jeunesse était étudiant en philosophie, et le dialogue se porte sur la logique.

« Mais vous, vous avez eu ce genre d’expérience ? Une expérience que vous aviez à accepter, à laquelle vous deviez croire, et qui vous faisait sauter au-delà de la logique ?

Non… dit Midorikawa. Moi, je ne crois  à rien. Je ne crois pas à la logique, ni à l’absence de logique. Je ne crois pas en Dieu, pas plus qu’aux démons. Je ne développe pas d’hypothèse, je n’accomplis pas de saut. Je me contente d’accepter les choses sans un mot, telles qu’elles sont. C’est pour moi un point fondamental. Impossible d’ériger un mur ou d’établir une distinction claire entre sujet et objet ».

L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage, p.94

Version française éditions Belfond 2014.

 

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 version japonaise du livre

 

 

 

 

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